Entretien avec le ministre des pme-pmi
- C.W Ngouah-Beaud: Mr Jean Félix Mouloungui, vous êtes Ministre gabonais de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat qui organise depuis hier les états généraux de la Petite et Moyenne Entreprise de l'Artisanat. Il se dit ici et là que c'est une petite révolution, apparemment anodine, mais avec une profondeur visée. Est-ce que vous assertez cela ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Vous savez, nous devons aller au fond des choses. Aujourd'hui, l'émergence ne nous permet pas de faire de la démagogie; on doit être clair, le président lui-même est clair, il donne un cap, pour que ça n'accouche pas d'une souris et je peux vous dire que de ces états généraux, il y aura un bilan, un comité de suivi. Il y aura ensuite des propositions qui seront davantage en profondeur. C'est pour cela qu'on dit que ce ne sont pas des états généraux de trop.
- C.W.Ngouah-Beaud: Quelle appréciation faites- vous aujourd'hui de la qualité, des contenus des communications qui ont été délivrées jusqu'à présent ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Les communications sont très bonnes parce qu'elles vont en profondeur. Que ce soit du côté de la formation, des financements, des capacités ou du cadre légal, institutionnel et juridique, elles vont dans les profondeurs et la parole est libre dans les ateliers.
- C.W.Ngouah-Beaud: Peut-on dire avec assurance qu'au sortir de ces états généraux et au regard du niveau de prise en compte des recommandations qui seront faites, plus rien ne risque d'être comme avant dans ce monde des Pme-Pmi ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Vous savez, le décor a été planté hier par les différents intervenants, c'est une prise de conscience des promoteurs, du public ; ce qu'on appelle le partenariat public-privé. Plus rien ne sera plus comme avant, mais vous savez très bien vous-même que toute entreprise humaine n'est pas parfaite. En revanche, je pense qu'à 90% la Pme gabonaise pourra avoir de meilleures couleurs et sera sur le rail des standards internationaux.
- C.W.Ngouah-Beaud: Il a été dit hier que sur l'ensemble des Pme qui sont créées au Gabon, 85 % le sont par des personnes qui émargent déjà au budget de l'état en tant que salariés : ce sont des fonctionnaires. Les 15 autres pour cent sont réellement des personnes sans emploi antérieur. Comment cette tendance peut- elle être renversée ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Cette tendance sera renversée par le fait qu'au niveau de la constitution des sociétés, nous devons être beaucoup plus regardants, d'autant plus qu'aujourd'hui nous avons une Chambre de Commerce. C'est elle qui fera en sorte que le promoteur soit dévisagé.
- C.W.Ngouah-Beaud: quel est le sort de l'artisanat, parent pauvre de votre ministère ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Vous savez, quand à l'écran français on dit que « l'artisanat est la première entreprise de France », nous nous déployons également à ce que l'artisanat devienne aussi la première entreprise gabonaise.
- C.W.Ngouah-Beaud: Mais comment vous allez faire pour éliminer la confusion sémantique qu'il y a, parce qu'en France, l'artisan c'est aussi bien le couvreur que le boulanger ; au Gabon, tout ça est assimilé à de l'artisanat d'art. Comment vous faites pour recentrer ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Il y a toute une pédagogie. L'artisan, c'est aussi le taximan, le plombier, le cordonnier. C'est quelqu'un qui, à partir de son imagination, sort lui-même de la précarité, pour s'implanter. Nous allons l'accompagner.
- C.W.Ngouah-Beaud: Que pensez-vous du volet commerce équitable ?
- Mr Jean - Félix Mouloungui: Le commerce équitable est une bonne chose mais nous n'allons pas aussi nous mettre essentiellement dans le commerce équitable parce que l'expression « commerce équitable » est née dans les pays occidentaux pour se faire bonne conscience et nous ici, la valeur première, comme dit le chef de l'état, c'est le travail.
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